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Les tribulations d'un rat de bibliothèque hyperactif

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Les tribulations d'un rat de bibliothèque hyperactif
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15 mai 2013

Riad Sattouf: le Dieu du (re)plongeon adolescent (ou comment ne pas regretter d'être arrivé à la fin de la vingtaine)

P1040874Olà tout le monde!

J'ai réalisé que je n'avais pas écrit depuis longtemps, et j'ai encore environ 1h30 avant mon prochain cours. Je vais enfin pouvoir vous parler d'une de mes révélations BDs de ces dernières années: Riad Sattouf.

Il est plus connu en France pour son film "Les Beaux Gosses" et j'avoue que quand j'ai vu les BDs pour la première fois à la médiathèque, son nom me disait quelque chose...

J'ai commencé par lire "La vie secrète des jeunes", parce que le titre m'attirait, et j'aimais beaucoup les dorures...

Aujourd'hui, il y a 3 tomes (je n'ai pas lu le 3è). Je dois vous dire que ces opus sont tout en haut de la liste des BDs que je voudrais qu'on m'offre (ex-aequo avec Boulet, donc je parlerais un autre jour).

La vie secrète des jeunes, ce sont les observations de notre ami Riad en une planche par épisode. Il a observé les gens dans la rue, dans le métro, dans le train... Des moments volés où on a (en général) un bon aperçu de la stupidité et de la misère humaine (et en plus, ils sont aussi parfois souvent franchement repoussants)... Donc contrairement à ce que nous vend le titre, il ne parle pas que des jeunes, et pas ceux auxquels on s'attend.

Cette série est particulièrement jouissive parce qu'elle nous rappelle qu'on aurait pu, souvent, se retrouver dans les situations qu'il décrit et que finalement, on n'est pas si différent des personnages de ses planches, dont on se moque allégrement. En plus, chaque situation est certifiée 100% véridique et parfois, ça fait peur. Surtout que Sattouf ne fait aucun commentaire suggestif, il ne participe qu'en notant le lieu, la date et éventuellement les actions des personnages qui ne seraient pas reconnaissables par le dessin (genre "il cherche dans sa poche").

"Retour au collège" est aussi un petit bijou. Pour avoir travaillé avec des enfants et des adolescents depuis plusieurs années, et notamment en tant qu'assistante et prof stagiaire, j'ai tout à fait reconnu les situations décrites. En l'espace d'une semaine, Sattouf a réussi à nous montrer l'intérieur d'une classe, et son fonctionnement qui reflète bien la société dans laquelle nous vivons et à laquelle nous participons. Et le gros bonus: grâce à cette BD, je ne regrette plus ni mon enfance, ni mon adolescence: Béni soit l'âge adulte!

"Ma circoncision" est bien sûr autobiographique. Je ne veux pas vous en parler parce que ce petit récit est assez drôle et mérite d'être lu et apprécié sans être décortiqué par une pseudo-critique littéraire de palier expatriée...

 

Nous vivons bien dans un monde de Bisounours, sentez-vous donc câlinés!

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1 avril 2013

Putes mais pas soumises!

P1040866Jeanine, j'ai craqué pour elle!

Matthias Picard a interviewé une pute pour savoir comment elle était arrivée dans le métier et comment ça se passait.

Eh ben c'est magnifique! Touchant, drôle, le dessin est trop chouette (avez-vous remarqué ma machine à laver?)

C'est une personne comme tout le monde, qui vit son travail comme tout le monde mais a bien conscience qu'elle n'est pas regardée comme tout le monde.

Je n'ai pas envie de vous en décrire plus parce que 1) ça fait un moment que je l'ai lu et c'est surtout une impression diffuse de tendresse et de bien-être qui m'est restée après cette lecture. Et 2) je préfère vous laisser découvrir par vous-même.

Excellent article sur la prostitution à lire dans Causette d'ailleurs!

 

Bisous les fifounets!

1 avril 2013

Donjon... ou des rêves d'enfance réalisés!

Salut les ZOUZOUS et Joyeuses Pâques!

P1040859Pourquoi est-ce que j'ai surkiffé Donjon?

Les auteurs: Trondheim et Sfar à l'origine, rejoints par d'autres pour garantir la diversité du dessin et de l'histoire. Rien que ça.

L'univers: j'ai toujours voulu devenir chevalier. Point. Rien de plus à rajouter.

Les personnages: Marvin, le monstre. Il a remplacé Marvin, le robot dans mon coeur d'artichaut. (Une nouvelle raison pour toi de te suicider, Marvin.) Et non, je n'aime pas spécialement les roux, zut!

L'HISTOIRE: il y en a plein! Selon les différentes séries, d'abord: Donjon Potron-minet, Donjon Monsters, Donjon Zénith, Donjon Parade, Donjon Bonus, Donjon Crépuscule (en désordre et dans la joie parce que je ne sais même pas recopier Wikipédia correctement). Et ensuite, parce que ça part en cacahuètes à peu près toutes les deux pages, et c'est ça qui est super fun!!!

Depuis longtemps, je n'avais pas explosé de rire en lisant une BD, c'est dire!

D'ailleurs, c'est la BD parfaite pour lire aux toilettes!

Je n'ai pas envie d'en dire plus, parce que j'estime que pas besoin (Trondheim et Sfar, quoi!).

Donc je passe au post suivant (oui, je suis un peu en retard, là, donc on va accumuler...)

21 mars 2013

Quand j'étais star... ou pas! ^^

P1040861Salut les biloutes! (allons, un peu de familiarité ne fait de mal à personne, et c'est mon 8è post!)

  Voici une petite BD bien sympa.

  Ce sont des histoires courtes, comme des chapitres, tirées d'un recueil de nouvelles de l'écrivain (Villard dans Peyraud et Villard).

  Il y a les souvenirs d'enfance, les bêtises d'ado et puis les élucubrations (pas d'Antoine, ohlàlà) d'un écrivain qui voudrait se la péter philosophe mais qui excelle dans les romans policiers à succès...

  Et dans tout ça, sa famille supporte tout stoïquement en rigolant!

  Au début, j'étais un peu genre: "Mais ces qui ce gus qui fait dans le mélange des genres là?!" Et puis j'ai eu honte de mon intolérance. Si un novelliste a envie de faire une BD, c'est son problème.

  Et puis finalement, je me suis laissée prendre au jeu, et c'est plutôt jouissif de se moquer de lui. Et en plus, il est attendrissant, avec ses marottes et ses superstitions.

  Bref, c'est sympa, et ça fait plaisir!

  Amusez-vous bien avec et à la semaine prochaine!

12 mars 2013

Poulet aux prunes: Marjane Satrapi ne fait pas QUE son autobiographie!

P1040876Salutations tout un chacun!

  Je n'avais encore jamais lu ce petit album de Marjane Satrapi (aussi parce que ça m'avait pris trois plombes de lire Persépolis et qu'à un moment, j'avais envie de lire des livres SANS images). Bref, ce fut une jolie surprise!

L'HISTOIRE: Nasser est un homme calme et même timide. Tout ce qu'il aime, c'est jouer du târ.(ça m'a fait penser à de la mandoline, au niveau de la forme, si quelqu'un a un comparatif occidental, merci de commenter!) Sa femme ne semble pas particulièrement intéressante (même limite froidasse et amère par-dessus le marché, donc méchante), et lui n'a pas l'air de porter grande attention à ses enfants (ce que je trouve un peu triste) sauf à sa fille (bizarre pour un Iranien, pourrait-on dire mais quelque chose me souffle que c'est mal venu, ce genre d'amalgame!) Et puis, au cours d'une dispute, sa femme brise son târ. Et Nasser perd le goût de vivre...

  J'ai retrouvé avec plaisir le dessin simple et les dialogues drôles, émouvants, réalistes que j'avais pu apprécier dans Persépolis. Il paraît que c'est l'histoire d'un genre de grand oncle, blablabla: on s'en fout! Moi, ce qui me plaît, c'est le côté magique qu'il y a dans la façon de raconter de Marjane (je me permets, c'est tellement plus court!), dans le récit même. Dans Persépolis, c'était la perception du monde, et l'imagination débordante de la petite Marjane. Ici, ce sont les rêves et les souvenirs, parfois loufoques, de Nasser. Il était intéressant de voir l'auteur se mettre aussi facilement dans la peau d'un homme, après avoir lu son autobio, dans laquelle elle montrait son évolution en tant que femme.

  J'ai d'abord adoré la couverture. J'aime assez le contraste noir-violet et cette impression que l'homme ne transporte pas un instrument, mais une arme (et ça me rappelle illico les films avec Lino Ventura, que je surkiffe, évidemment!), et suggère (à peine) que l'art peut être une arme.

  Et puis, très honnêtement, j'ai adoré la chute. Que je ne vous révèlerai pas. Même si j'en ai très envie parce que j'aimerai faire des commentaires de style par rapport à cette chute. Et du coup, je ne peux pas. Zut! En tous cas, quand on a vu la chute, on comprend totalement pourquoi, tout d'un coup, la fin de son târ a signé sa fin à lui. Et la façon dont il ne s'en rend pas compte. En tous cas, ça n'a pas l'air de lui effleurer l'esprit. Mais le lecteur, lui, le sait (s'il a bien tout lu!)

  L'intérêt de cette histoire, de sa tournure, c'est que Nasser ne voit pas uniquement sa propre vie dans ses rêves, ou l'ange de la mort. Ca aurait été trop simple et un peu décevant. Il voit aussi l'avenir de ses enfants, en particulier de sa petite dernière. Ce qui ne semble pas le réjouir vraiment. En tous cas, moi, ça me gaverait! Et le ton est encore et toujours si détaché qu'il en est humoristique, même si les évènements racontés sont à pleurer!

  Non, en vérité, l'intérêt, c'est la chute!! Mais si je vous le dis, c'est pas cool!

  C'est vraiment un petit post mais cette BéDé vaut la peine d'être lue, indépendamment de Persépolis que j'ai parfois trouvé un peu long!

 

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5 mars 2013

Dans amour, il y a sexe aussi!

2013-02-10 21Ce post sera chaud! (Oui, je fais deux posts parce que je ne ferai plus rien d'autre ce soir et que je suis dans un état de transe obsessionnelle qui ne me permet pas de m'arrêter...)

  Quand on regarde la couverture de Fraise et Chocolat, on se dit: c'est une BD de cul! (étant une bonne vivante, ça ne m'a pas rebuté, merci Claire d'avoir attiré mon regard sur ces petits bouquins!)

  Puis, je l'ai lu une première fois et je me suis dit: Ouah, c'est une histoire d'amour en fait! D'où...

L'HISTOIRE: Aurélia tombe amoureuse d'un mec, plus vieux qu'elle, auteur de BD, comme elle, et qui vit au Japon. Elle parle donc de son désir, de leurs ébats, de ses doutes, etc.

  La première fois que je l'ai lu, je me suis dit: Trop cool, enfin une meuf qui ne nous gave pas avec des sentiments gnan gnan et nous envoie du lourd, pour le meilleur! Et franchement, c'est rafraîchissant, et j'ai appris des trucs (comme quoi!)

  Mais à la deuxième lecture (il s'est passé environ un an entre les deux), j'ai eu le sentiment qu'il manquait quelque chose, mais je ne sais pas quoi. Je pense que je n'aime pas trop trop le dessin. C'est vrai que ça fait un peu manga pas trop lêché et du coup, je me sens un peu flouée. Et puis parfois, j'en ai un peu marre de son Moi je maladif du style: M'aime-t-il? ou encore Ce truc-là, il ne l'aura fait avec aucune autre femme! Oui, bon. Et sinon?

  Je pense que ce qui m'a dérangé, c'est le fait qu'elle parlait d'elle. Ce n'est pas la première fois que je fais ce constat: la BD en autobio, je ne suis pas fan...

  Ceci dit, et parce que j'ai envie de terminer ce court post sur une note positive et sincère: Honnêtement, lisez cette BD, juste pour le fun de lire une BD qui parle de cul tout en parlant d'amour (et vice versa)... C'est pas tous les jours, hein?

5 mars 2013

Parce que j'ai quand même un reste de mes années nordiques en moi...

P1040763Salut à tous!

J'aurais pu me la péter Ch'timi, mais j'ai la flemme, je suis crevée, et en plus il est grave tard...

Pourtant, je vais essayer d'être vraiment enthousiaste parce que j'ai A-DO-RE cette BD.

L'HISTOIRE: C'est un vieil immeuble à trois étages, comme on en voit partout dans le NPDC. Il y a un jeune couple d'étudiants, une mère célibataire et son fils, un couple mûr et désoeuvré qui possède un chouette gros chien! Et, comme les petits curieux que nous sommes, on se délecte à les voir évoluer, vivre dans leurs appart, se parler, se donner des coups de main... Ce que j'aime bien c'est qu'on aurait pu penser à un huit-clos mais non, il y a aussi des scènes ailleurs (surtout pour le jeune couple) même si elles se déroulent principalement dans la rue, près de l'immeuble. L'immeuble reste le centre, vers lequel tous convergent. Il est le lien qui les lie. Sans lui, ils ne se connaîtraient pas. Les habitants sont comme une famille, un microcosme dans la métropole.

  J'aime beaucoup le dessin de Vanyda. Il est sobre, très manga mais reste encore ancré dans de la BD plus traditionnelle (pour nous, petits Européens). J'aime sa façon de décortiquer les gens sans en faire trop, par touche, à travers des scènes toutes simples, des gestes quotidiens... En fait, il n'y a pas vraiment d'histoire. Il n'y a ni début, ni fin. On dirait que Vanyda habitait vraiment en face pendant un temps. Elle a pris le train en route, et est descendue de même, quelques temps plus tard.

  J'ai eu un coup de coeur particulier à cause de ça, mais aussi parce que moi aussi, j'ai vécu dans un immeuble comme celui-là. Dans plusieurs, d'ailleurs, vu le temps que j'ai passé là-bas. Moi aussi, j'ai fait des soirées à 15 dans nos mini studios mal isolés où les fenêtres en bois tombaient en morceaux l'hiver (vécu). Moi aussi, je suis allée au Biplan et je suis allée finir la soirée à La Plage pour ensuite traverser toute la ville toute seule à 4h du mat' sans même frémir (j'suis une warrior!), j'ai comparé les mérites des RU de Lille 1, 2 et 3, j'ai fantasmé sur des gars croisés à la BU que je ne reverrai jamais (18000 glandouilleurs rien que sur Lille 3, tu apprends à te cantoner à ton UFR...).

Pour tout ça, je dis merci à Vanyda. Merci d'avoir montré une ville que j'aime, des gens que j'apprécie à travers un tout petit immeuble, caché au fin fond de la métropole...

Et spéciale déd à mes poteaux lillois, que j'ai rencontré dans les couloirs du lycée, de la prépa ou de la fac, si vous me lisez, merci d'avoir rendu ces années exceptionnelles!

PS: En rédigeant ce post, je me suis gavée de Misteur Valaire, faites-vous plaiz, je vais me coucher!

25 février 2013

Seul dans Berlin - Hans Fallada

P1040762Salut les costauds (et les costaudes)!

  Pour vous prouver que je ne lis pas que des BDs et des magazines, je vous présente le dernier roman que j'ai pris le temps de lire.

  J'ai eu ENORMEMENT de mal à la finir. En fait, j'ai surtout eu du mal à le commencer. Je lisais deux-trois chapitres, puis j'allais voir ailleurs pendant plusieurs semaines. Je ne me souviens même plus du moment où je l'ai acheté (alors que d'habitude, si).

  Et puis quelque chose m'a intriguée: quand je reprenais l'histoire là où je l'avais laissée, je n'avais aucun problème pour me remettre dedans. Je me rappelai instantanément de ce qui s'était passé avant. Du coup, je l'ai fini... pour savoir si j'allais me souvenir de la fin aussi facilement!

  L'HISTOIRE: Seul dans Berlin, ça m'a d'abord fait penser à Emile et les détectives, de notre bon vieux Erich Kästner, autre grand grand romancier allemand. Et puis en fait, le titre en VO le dit lui-même, rien à voir: Jeder stirbt für sich allein (Chacun meurt pour lui-même). Prend ça dans ta face, petit lecteur moderne!

  Il n'y a pas vraiment d'histoire en fait. Ce sont plutôt des tranches de vies (bon Dieu, que je déteste cette expression! J'ai l'impression de couper des gens en tranches...) qui se croisent, qui s'influencent et qui reprennent leur chemin. C'est la vie pendant la Seconde Guerre Mondiale, à Berlin, sous le joug nazi. Il s'en passe des choses! Et il y en a du monde! Des Nazis, des policiers, des voleurs, des ouvriers, des soldats, des enfants, des femmes au foyer, des tricheurs, des menteurs, des innocents, des coupables, des rigolos et des casse-pieds. Sans oublier les Juifs, bien entendu, mais il n'en restait déjà plus beaucoup en liberté dans les rues, à l'époque où commence le livre.

  Au début, je me suis dit: Raaaaah, encore un bouquin sur les Nazis, qui fustige le méchant allemand et fait pleurer dans les chaumières avec les pauvres Juifs et les si rares opposants au régime qui n'osent rien dire, bande de lâches! (Souvenez-vous, je suis franco-allemande, donc si moi, je dis que j'en ai marre...)

  Et en fait, non. Parce que ce livre est un chef d'oeuvre (sisi, je vous assure!) Parmis tous ces personnages, personne n'est totalement bon, ni foncièrement mauvais. Ce sont juste des gens, comme vous et moi, qui essaient de s'en sortir. Il y en a qui préfèrent se battre pour leurs idées, et d'autres qui préfèrent se battre chaque jour pour faire manger leurs enfants. Et il y a ceux qui comptent bien en profiter, de ce régime. Et tout est là: des gens comme vous et moi. La question que Fallada pose au lecteur étant la suivante: regardez-les. Ils ne sont pas si différents de vous, n'est-ce pas? Et VOUS, qu'auriez-vous FAIT? Fallada montre que les héros ne sont pas nécessairement ceux que l'ont croit. Ce n'est pas forcément poser une bombe sur un chemin de fer. C'est peut-être, en silence, faire quelque chose qui ne sert à rien, mais qui est remarqué tout de même, et qui dérange. C'est peut-être essayer de vivre et d'être heureux, sans oublier, mais en s'améliorant soi, et en participant au bonheur des autres.

  Il faut savoir que Seul dans Berlin est le dernier roman publié par ce cher Hans, qui est mort un an après sa parution (sources: http://hansfallada.com/). D'ailleurs, si on va par là, la plupart de ses romans semblent avoir un rapport avec l'évolution du régime nazi (je ne les ai pas lus, j'ai lu des trucs dessus, voir lien ci-dessus). Des années 1930 à son dernier roman, ses livres illustrent la vie des Berlinois, leurs luttes, les raisons qui les ont poussées à acclamer Hitler. Et je me demande comment il a réussi à passer à travers les mailles du filet de l'autodafé. Parce qu'il était quand même grave antinazi, le père Hans.

  Petite note: l'aventure des Quangel est tirée d'une histoire vraie.

  J'ai recoupé ce que j'ai lu dans Hans Fallada et ce qu'ont pu me raconter mes grands-parents: les Jeunesses Hiltériennes, la vie en ville et la vie à la campagne...

  Pour la première fois pour moi, je lisais l'histoire du côté allemand, écrite par quelqu'un dautre et sur quelqu'un d'autre qu'un Juif rescapé (je sais que je vais choquer, mais les Juifs, pauvres âmes, ne sont pas les seuls à avoir souffert dans cette guerre. Je tiens à faire remarquer que mon grand-père et ses petits camarades n'ont pas demandé à aller faire la guerre à 15 ans! Sans parler du reste mais je ne suis pas historienne de profession, donc passons...) Et ça, c'est comme A l'Ouest, rien de nouveau (Im Westen nichts neues): c'est rare.

  Je vous conseille donc ce petit bijou, qui va vous faire sangloter à partir du dernier quart (soi-dit en passant, oui, je sanglote souvent en lisant des livres, ça m'évite de braire à chaque fois qu'il se passe quelque chose d'émouvant dans la vraie vie: mon capital larmes est déjà tout usité). Et si voulez le lire en allemand, warum nicht? Mais le voca est ardu, je l'ai lu en français (et c'est à mon avis très bien traduit).

  Je reviendrai la semaine prochaine, pour une nouvelle BD, très probablement (j'écume la médiathèque, là) et je vais y aller parce que je me lève dans tellement pas longtemps que je suis fatiguée à l'avance...

Biz à vous!

17 février 2013

NEON: et la lumière fut...

P1040765Salut les cocos!

  Nouvel article, et j'envoie du lourd! Cette semaine, nous allons parler de NEON...

  Que je vous explique: en bonne franco-allemande, j'ai passé mon enfance puis mon adolescence à chercher un ou (dans ma grande innocence) des magazines pouvant égaler mes Bayard Presse. J'avais envie d'en apprendre plus sur mon autre pays. Malheureusement, j'ai été vite trop mature (!) pour GEO Kids (btw, c'est aussi un magazine allemand, à l'origine...) et Bravo... Bref, je ne m'abaisserai pas à parler de ce torchon dans ce blog, allez demander à votre ami Wiki!

  Et puis un jour, je suis arrivée en Allemagne pour un an. Horreur, plus de magazines français à disposition. Et en plus, j'étais quand même devenue trop grande pour Phosphore, faut pas exagérer. J'étais en déplacement, j'avais fini mon livre et il n'y avait pas de Tatort ni de SoKo à la télé. Damn. Du coup, renseignements pris, je me retrouve à la station-service du coin et je survole les titres. Déjà, je m'étais interdit d'acheter Cosmo, j'en avais assez de sentir mon cerveau me couler par les oreilles dès que je faisais semblant de regarder la couverture. Mon oeil est littéralement attiré par NEON. Couleurs vives, titre accrocheur. Hum. Je m'approche. 3,70€, pas si cher que ça, je suis désespérée, je le prends. J'envoie un texto à ma coloc': "Dis-donc, NEON, t'en penses quoi?" Réponse: "Oh oui, c'est pas mal, je lisais ça avant." Argh, zut, si ça se trouve, c'est nul en fait.

  Et puis non, grande claque journalistique dans la face. NEON, c'est juste LE mensuel que j'attendais depuis que j'en avais assez des bondieuseries de Bayard Presse. C'est sérieux, c'est drôle et ça ME parle. Décryptage du pourquoi du comment...

  L'HISTOIRE: NEON a été créé en 2003, comme magazine unisexe pour les 20-35 ans. Jusqu'en 2006, il était affublé d'un sous-titre: "Eigentlich sollten wir erwachsen werden" (il serait temps de devenir adultes). Le mag se veut le journal des jeunes qui "sont devenus adultes mais qui se sentent encore trop jeunes pour ça" (dixit la maison d'édition G+J AG & Co). La nouveauté, outre le format et l'organisation du contenu (dont je parlerai, promis), est que les lecteurs peuvent participer. Ils peuvent envoyer des photos, des commentaires qui sont publiés dans certaines rubriques et même, des articles (magie d'internet!). En outre, le succès de NEON a entraîné Outre-Rhin (désolée, jeu de mots pas voulu mais la flemme de changer) la publication de deux livres. L'un, un recueil de 1374 savoirs inutiles "NEON Unnützes Wissen: 1374 skurrile Fakten, die man nie mehr vergisst" (NEON Savoirs Inutiles: 1374 faits bizarres que l'on n'oublie plus jamais), par les rédacteurs du journal. Et l'autre, un recueil de colonnes intitulé "NEON 200 Tricks für ein besseres Leben" (NEON 200 Trucs pour une vie meilleure).

  Mes petits camarades franco-germanophones (nous sommes plus nombreux que vous ne voudrez jamais vous l'avouer, mouhahaha) avons réalisé tout excités qu'en mars 2012 (il y a donc presque un an, faut suivre un peu), une filiale française créait, après GEO, le NEON français. Un peu moins cher, un peu moins épais, et bimensuel, pour commencer. Le NEON français est un mixe d'articles anciens traduits de l'allemand et de thèmes repris mais adaptés au public francophone par de nouveaux journalistes.

  Commentaires d'Olivier Carpentier, rédacteur en chef: "Le NEON allemand est plutôt sérieux, exigeant, avec un humour à double sens. Nous voulons être plus énergiques." Il est caractérisé par "un traitement éditorial novateur, avec de vraies enquêtes, des articles longs, rythmés par des brèves insolites", le tout sur un "ton décalé et moderne". Et pour cause, le sous-titre, agissant comme leitmotiv, du nouveau NEON: "Soyons sérieux, restons allumés!" Honnêtement, ça n'envoie pas du rêve, ça?

  Les magazines allemand et français sont construits de la même manière. Ils sont répartis en 7 rubriques, organisées de la même façon: Partager (Wilde Welt), Voir (Sehen), Ressentir (Fühlen), Connaître (Wissen), Avoir (Kaufen), Respirer (Freie Zeit), Immer (Le Reste).

Cependant, il y a quelques petites différences, qu'il est bon de noter...

  Ce que j'aime dans le NEON allemand, c'est qu'il est plus sérieux, et il va aussi plus loin. J'aime la photo de coeur envoyée par un lecteur et choisie chaque mois dans la rubrique spécialisée du site. J'adore les rubriques "Baum der Erkenntnis" (L'Arbre à Palabres en V.F.) et "Unnützes Wissen" (Savoirs Inutiles) qui remplacent avantageusement les mots croisés et autres devinettes. La rubrique qui clôt toujours le magazine "Vom Leben gelernt" (C'est du vécu), mélange de citations d'une personnalité et en-dessous de participations des lecteurs.

  Les petits plus du NEON français: graphiquement, il est plus attirant. Déjà, il est systématiquement de couleur vive, alors que le NEON allemand s'autorise parfois (et de plus en plus) une photo pleine page en couverture, et je trouve ça dommage (moins repérable en magasin, moins décalé). Il est doux au toucher (je ne sais pas ce qu'ils ont mis sur ce papier!!). La mise en page est un peu plus funky (par exemple, la rubrique "Savoirs inutiles"). Le petit paragraphe et la photo du/de la journaliste à la fin des articles longs, adapté au thème. J'adore absolument la rubrique "Ma dose de culture pour 40€" qui contre-balance agréablement les pages modes un peu trop nombreuses à mon goût, m'enfin. Et la rubrique "WTF?" a ses perles... De plus, le site français est plus vivant, proposant une version vidéo de ses plus grands reportages et plein de petits trucs WTF en plus, comme des clips de musique cool, des tests, etc.

  Attention, NEON a sorti un jeu de cartes "Le quiz des savoirs inutiles". Ca va fumer dans les chaumières, je vous le dis!

  Bref, je suis en retard pour mon rdv au café avec les copains donc on va terminer ça rondement!

  NEON, oui, ce n'est pas un grand magazine d'investigation tel XXI. MAIS ça paraît tous les 2 mois, c'est drôle et en plus, ça nous apprend des trucs. Des trucs qui nous aident à mieux appréhender, comprendre, supporter le monde qui nous entoure et ses bizarreries, à accepter que notre génération ne l'aura pas facile et que la vie est belle, malgré tout. Tant qu'y a d'la vie, y a d'l'espoir...

  Et pour finir sur un mot d'Olivier Carpentier: "Chez NEON, on pense qu'il faut vivre les choses pour les comprendre." Alors vivez, mes cocos, et lisez NEON.

 

Et pour vous aider à faire le bon choix:

http://www.neonmag.fr/#!

http://www.neon.de/ (pour les germanophones)

http://horizonsmediatiqueschloeriegler.wordpress.com/2012/03/21/lumiere-sur-neon/ (pour la vidéo)

11 février 2013

La BDéiste cool du moment... mais en plus, c'est vraiment vraiment chouette!

2013-02-10 21  Voilà, j'ai craqué: un post par semaine max! Mais techniquement parlant, on est la semaine suivante et j'ai pas envie de bosser ma guitare, ni de commencer un film et ma coloc bouine dans son coin...

  Donc, premier vrai post, et j'ai décidé de parler d'un auteur de BD (oui, on dit encore "un auteur", même pour une femme, j'ai vérifié dans le dico pour ne pas écrire n'importe quoi). Quoi de plus normal!?

  L'exemplaire en photo est la première BD dans laquelle elle raconte une histoire complètement inventée. Parue en 2010, Cadavre Exquis raconte ça...

  L'HISTOIRE (tadaaaaam): Voici Zoé. Zoé a, n'ayons pas peur des mots, une vie de merde. Son mec est absolument pourri, son taf est dégradant, limite pouffiassant, et elle ne s'imagine pas avoir le moindre début de perspective d'avenir. Et puis un jour, elle rencontre Thomas. Thomas est un écrivain hyper-connu et hyper-reclus. Comment le rencontre-t-elle? Pourquoi vit-il en reclu? Pas de spoiler avec moi, petits chenapans!

  Allez à la bibliothèque et pendant que vous y êtes, empruntez les autres oeuvres de Pénélope:

Ma vie est tout à fait fascinante (2008), recueil à partir de son blog du même nom: http://www.penelope-jolicoeur.com/ (elle n'a pas posté depuis longtemps: contrairement à moi, elle a autre chose à foutre, genre pas une vie de geekette)

Joséphine (2010), l'histoire d'une jeune femme rigolote, maladroite, touchante et surtout, célibataire... (on ne dirait pas, présenté comme ça, mais ça vaut le coup et en plus, il y a une intégrale ce qui signifie qu'on va savoir la FIN!)

La page blanche (2012), écrit par Boulet mais dessiné par Pénélope. Je veux en parler dans un autre post, plus tard, quand j'aurai le temps, donc vous attendrez!

  Pourquoi j'aime lire Pénélope Bagieu?

  J'ai commencé par hasard par son recueil (en écumant le rayon BD du Furet du Nord, un jour où j'aurai certainement dû a) rédiger mon mémoire ou b) apprendre mes cours de phonétique comme une furie. On va parler de destin, là, à force), son prénom m'a attirée, la couverture était rigolote (je n'essaie pas de vous le faire acheter, je n'ai juste rien trouvé d'autre: http://www.amazon.fr/vie-est-tout-fait-fascinante/dp/2350131114), petit format, pas spécialement cher et d'ailleurs, rapide à lire sans l'acheter et du coup sans culpabiliser parce que je ne l'achetais pas (je me suis grave punie par la suite quand je me suis faite envoyer l'intégrale de Joséphine en Allemagne...). Et puis finalement, c'était assez proche de ce que je vivais, même si je ne sais pas dessiner, je ne vis pas à Paris, je n'utilise pas de méga-Mac. Bref.

  Je trouve cool qu'avec l'âge, les gens dont j'admire le travail ont plus ou moins mon âge et quelque part, je me dis que moi aussi, je suis capable de faire des trucs cool (loser?) (NB: par exemple, Robert Pattinson a exactement 9 jours de plus que moi, et d'ailleurs, pourquoi je vous dis ça... Loser, certifiée conforme)

  En plus, si vous allez voir ses chroniques BDs en vidéo sur le magazine online http://www.madmoizelle.com/ (oui, je parle de magazine online, mais pas aujourd'hui!): http://www.madmoizelle.tv/v3/category/chroniques-bd., vous remarquerez qu'elle a un super look, et qu'elle présente magnifiquement le travail d'autres BDéistes (et je me souviens même d'une Allemande, une fois), avec beaucoup de modestie, de passion et d'admiration. Ce dont peu de chroniqueurs littéraires (qui manquent également souvent des attributs ci-dessus) peuvent se targuer. Le gros plus, c'est que ce sont souvent des petits bijoux de la BD internationale (chers mais quelque part, inestimables).

  J'aime son trait, la façon qu'elle a de rendre ses personnages si vivants, émouvants, drôles, énervants (le côté innocent et un peu bébête de Zoé, le visage renfrogné, zombiesque ou super heureux qu'elle se donne dans ses posts). Sa façon de planter le décor qui, sans qu'on s'en rende compte et même en restant tout simple, permet de nous mettre dans le bain tout de suite (c'est particulièrement vrai dans La page blanche et dans Joséphine), de renforcer l'image qu'on doit avoir d'un personnage ou l'impression que doit nous donner une situation (attention, SPOILER: le nouvel appartement de Joséphine est plus grand, plus blanc, plus charmant que l'ancien, illustré comme insalubre par sa couleur jaunâtre et sa tache de futur dégat des eaux au plafond). J'aime que ses planches soient plus colorées que chez Margot Motin, par exemple (autre super BDéiste, mais pas pour les mêmes raisons!).

  Sa manière de construire son récit est aussi assez particulière: l'innocence de ses personnages principaux (Zoé, Joséphine), de leurs rapports souvent catastrophiques mais tellement drôles (ou pas) avec les hommes, leurs petits défaux, le joie de vivre... Les histoires ressemblent toujours un peu à des contes de fées modernes, il y a toujours un élément un peu hors norme, un peu bizarre qui nous montre bien qu'on est dans une histoire inventée et en même temps, ça pourrait aussi être la vraie vie...

  Et c'est ça qui est vraiment bien, avec les histoires de Pénélope: elle nous parle de la vie comme elle la voit. Ca me pousse à voir toutes les petites choses marrantes dans la mienne, et à arrêter de pleurnicher tout le temps.

  J'aurai pu m'arrêter là, sur cette note positive mais j'ai quand même un petit reproche. D'ailleurs, c'est ma faute. J'ai un sale esprit de contradiction qui fait que lorsqu'un auteur/acteur/groupe de rock de folie devient trop connu à mon goût (et dans le cas de Pénélope Bagieu, que trop de magazines féminins qui font couler le cerveau par les oreilles en parlent), j'ai tendance à lui tourner le dos... Eh bien NON! Cette fois, je résisterai! J'aime ce qu'elle fait et de toutes façons, l'intégrale de Joséphine ne rentre pas dans mon sac à main, donc je l'assume: je lis de la chouette BD que tout le monde connaît! (Si on va par là, je lis aussi Tintin, Astérix et les Tuniques bleues, sans parler de Thorgal, avec délectation, et tout le monde s'en fout...)

Maintenant, contre toute attente, je bosse demain, et j'ai bien envie d'aller avancer dans le Hans Fallada que je suis en train de m'envoyer (et qui finira sur ce blog, lui aussi...)

Bonne semaine à tous, lisez Pénélope Bagieu (et faites-vous plaisir, accompagnez-moi tout ça d'un pain au chocolat ou deux, tous frais du boulanger, tant pis pour les taches!)

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